Nous accueillons aujourdâhui sur le blog Entre nous et nos AncĂȘtres AndrĂ© PERRET. Il nous a fait le rĂ©cit de la vie dâun de ses ancĂȘtres, qui nous a particuliĂšrement touchĂ©s. Cette histoire est effet celle de bien des hommes et femmes du XXe siĂšcle, marquĂ©e, comme rythmĂ©e par les deux Guerres mondiales. Elle est surtout un exemple de ces lĂ©gendes, rumeurs et on-dit si frĂ©quents dans nos familles, mais ici particuliĂšrement tragiques. Et cette histoire, nous souhaitons la partager avec vous. Mais laissons dâabord AndrĂ© se prĂ©senter. Entre nous et nos AncĂȘtres pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous, et ce qui vous a amenĂ© Ă vous intĂ©resser Ă lâhistoire de votre famille et Ă la gĂ©nĂ©alogie ? AndrĂ© Jâai 61 ans cette annĂ©e, je dirige une sociĂ©tĂ© de formation au management sur Paris. Jâai 4 enfants, et je supportais assez mal dâavoir des trous » dans lâhistoire de la famille, dâautant quâils Ă©taient assez rĂ©cents. Câest en cherchant Ă combler ces lacunes que je me suis pris au jeu et que je suis remontĂ© en parfait amateur au XVIIe siĂšcle⊠Cela devient vite une addiction ! Entre nous et nos AncĂȘtres quel personnage familial souhaitez-vous Ă©voquer aujourdâhui, et quâest-ce qui vous a amenĂ© Ă vous intĂ©resser Ă lui ? AndrĂ© Il sâagit de Jean-Baptiste Louis PERRET, mon grand-pĂšre paternel, que je nâai pas connu. TrĂšs tĂŽt, ce personnage mâa interpellĂ©, malgrĂ© le peu dâinformations dont je disposais sur lui â ou peut-ĂȘtre justement Ă cause de ce silence qui lâentourait dans la famille. Et certainement aussi par provocation. Ce grand-pĂšre, dont on disait quâil Ă©tait volage, me faisait rĂȘver⊠Laissons maintenant AndrĂ© nous conter lâhistoire de Jean-Baptiste Louis PERRET. Longtemps, je nâai possĂ©dĂ© quâune photo de ce grand-pĂšre dont personne ne voulait parler dans la famille. Par ma mĂšre, je savais quâil Ă©tait sĂ©duisant, et que les petites Caminelle » en Ă©taient amoureuses ». Et par ses fils, Pierre lâaĂźnĂ©, mon pĂšre, et Jean le cadet, jâai appris quâil avait abandonnĂ© sa famille pendant la guerre, alors mĂȘme quâeux deux Ă©taient prisonniers. Deux fils qui ne lui ont jamais pardonnĂ©. Pourtant, je ne peux nier mon attachement Ă ce grand-pĂšre fantasque, quâon a volontiers dit volage. Voici en quelques mots son portrait. Jean-Baptiste Louis PERRET, rĂ©ussite sociale et dĂ©chĂ©ance familiale Jean-Baptiste Louis PERRET, dit Louis, naĂźt le 11 juillet 1887 Ă Besson dans lâAllier ; il est issu dâun milieu agricole modeste. Sa naissance dĂ©jĂ suscite des rumeurs familiales » on dit quâil serait peut-ĂȘtre le fils du curĂ© du village⊠Il obtient en 1908 Ă Montpellier le diplĂŽme dâIngĂ©nieur agronome, tremplin dâune rĂ©elle ascendance sociale. Il entame ensuite une carriĂšre dâenseignant dans des Ă©tablissements agricoles, en Bourgogne puis dans le Nivernais. Il Ă©pouse en 1911 Ă Cusset Allier ma grand-mĂšre Yvonne VIGNOT. De cette union naĂźtront Pierre 1912, Jeanne 1914 et Jean 1915. Mais dĂ©jĂ , les canons grondent, et Jean-Baptiste Louis est mobilisĂ© dĂšs 1914. En 1918, il disparaĂźt. Une premiĂšre fois. Je perds ensuite sa trace, jusquâau milieu des annĂ©es 1930, pĂ©riode Ă laquelle il sâinstalle avec sa famille Ă Namur en Belgique. Il prend alors la direction de la sociĂ©tĂ© Hydrocar, un fabricant de revĂȘtement routier sociĂ©tĂ© qui existe toujours. Sâen suivra une brĂšve collaboration avec ses deux fils, quâil fait venir Ă Namur. Mais Pierre et Jean peinent Ă sâentendre avec leur pĂšre, et repartent en France. En 1914, Jean-Baptiste Louis est mobilisĂ© comme caporal-fourrier au 295Ăšme RĂ©giment dâInfanterie. PortĂ© disparu Ă Cuvilly Oise aprĂšs lâoffensive allemande du 9 juin 1918, il est retrouvĂ© prisonnier en Allemagne oĂč il est passĂ© par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. Il est rapatriĂ© aprĂšs lâArmistice le 20 dĂ©cembre 1918. Jean-Baptiste Louis est quant Ă lui la coqueluche des filles de la famille, quâil charme par son train de vie, sa voiture, les cadeaux quâil leur offre⊠Cette parenthĂšse belge sera importante pour la postĂ©ritĂ© familiale, puisque câest Ă Namur que Pierre, mon pĂšre, rencontre celle qui allait devenir sa femme. Suzanne est la fille dâĂdouard CAMINELLE, banquier de Jean- Baptiste Louis et de la sociĂ©tĂ© Hydrocar. En 1940, alors que les Allemands entrent en Belgique, Jean-Baptiste Louis dĂ©cide de rapatrier tout sa famille en Zone Libre, Ă Cusset prĂšs de Vichy. Sa motivation â dit-on â Ă©tait alors de mettre la trĂ©sorerie de lâentreprise Ă lâabri des Allemands. Je ne dispose pas dâinformations sur sa vie pendant la guerre, mais Ă cette Ă©poque on le dit assez volage. Ă la fin de la guerre en 1945, Jean-Baptiste Louis ne rejoint pas la maison familiale, laissant sa femme seule, alors que ses deux fils sont prisonniers en Allemagne. La rumeur familiale dit quâil vivrait avec une jeune pharmacienne namuroise, et quâil voudrait partir Ă lâĂ©tranger⊠DeuxiĂšme disparition. Quelques annĂ©es plus tard, lors de lâentrĂ©e en maison de retraite dâYvonne ma grand-mĂšre, il a fallu vendre la maison familiale de Cusset. LĂ , jâai dĂ©couvert quâils nâavaient jamais divorcĂ© ! Nous avons donc Ă©tĂ© dans lâobligation de faire une requĂȘte en sĂ©paration suite Ă abandon du domicile conjugal. Lâofficialisation de la dĂ©chĂ©ance familiale de Jean-Baptiste Louis PERRET. Mais un Ă©change avec un ami dont lâĂ©pouse est gĂ©nĂ©alogiste va faire taire toutes les anciennes rumeurs familiales. Je lui parle de ce grand-pĂšre disparu et dont je ne trouve pas trace, et il me propose de lui communiquer Ă tout hasard les informations dont je dispose, ses date et lieu de naissance. Le soir mĂȘme il mâappelle et me dit que je vais avoir des surprises, en Ă©coutant le rĂ©cit de sa femme⊠Jean-Baptiste Louis PERRET, dĂ©portĂ© dans le convoi des tatouĂ©s » Les baraques du camp de Royallieu Jean-Baptiste Louis est arrĂȘtĂ© par les Allemands au mois de janvier 1944. Sans doute faisait-il partie du Mouvement de LibĂ©ration Nationale MLN. En avril, il est Ă CompiĂšgne, au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. Le 27 avril 1944, il est dĂ©portĂ© vers Auschwitz dans un convoi Ă 100 par wagon Ă bestiaux. Le train mettra quatre jours et trois nuits Ă atteindre sa destination. Ce convoi a suscitĂ© les interrogations des historiens notamment concernant sa destination, parce quâil sâagit du troisiĂšme convoi de dĂ©portĂ©s non-juifs envoyĂ©s directement vers ce camp de la mort. Il restera tristement cĂ©lĂšbre, sous le nom de Convoi des TatouĂ©s ». Jean-Baptiste Louis fait donc parti des 1655 dĂ©tenus qui seront immatriculĂ©s Ă leur arrivĂ©e Ă Auschwitz-Birkenau, des numĂ©ros 184936 Ă 186590. Lui portait le numĂ©ro 186203. Câest ce tatouage, sur le bras gauche, qui vaudra au convoi son appellation. Jean-Baptiste Louis ne sĂ©journera que deux semaines Ă Auschwitz, dans le camp Canada », avec sans doute, aprĂšs lâhumiliation du tatouage, de la fouille, de la tonte et de la dĂ©sinfectionâŠ, de terribles conditions de vie â lâadministration allemande effacera » dâailleurs ce transit, comme sâil nâavait existĂ©. Le 12 mai, avec 1560 autres dĂ©portĂ©s et Ă 60 par wagon, il repart dans un nouveau convoi vers le KL Buchenwald cette fois, Ă une dizaine de kilomĂštres de Weimar. Il y reçoit un nouveau matricule, le 53345. Vue d'ensemble du petit camp de Buchenwald - collection Foucher-Creteau Insignes des prisonniers du KL de Buchenwald - matricule de Pierre MALLEZ Contrairement Ă dâautres dĂ©portĂ©s renvoyĂ©s ensuite dans dâautres camps, aprĂšs son passage au camp de quarantaine il monte au grand camp. Il reste au camp central sans doute en raison de son Ăąge, 57 ans alors. Il semble en effet que la plupart des dĂ©portĂ©s ĂągĂ©s ou diminuĂ©s physiquement nâaient pas Ă©tĂ© envoyĂ©s dans les Kommandos de travail. Je ne sais pourquoi ni comment il a survĂ©cu jusquâĂ ce dĂ©but dâannĂ©e 1945. Je ne peux quâimaginer son quotidien difficile. Les renseignements fournis par lâassociation pour la mĂ©moire de Buchenwald laissent entendre quâil aurait Ă©tĂ© fusillĂ©. Du Convoi des TatouĂ©s, Ă peine un homme sur deux rentrera de dĂ©portation. Mon grand-pĂšre ne fait pas partie de ceux-lĂ . Selon le livre mĂ©morial de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation, Jean-Baptiste Louis PERRET dĂ©cĂšde le 24 fĂ©vrier 1945 Ă Buchenwald. Son dĂ©cĂšs nâest transcrit ni Ă lâĂtat-Civil de Besson son village natal oĂč je lâai cherchĂ© en vain, ni au Journal Officiel de la RĂ©publique française. Mais son nom apparaĂźt depuis 2010 sur une plaque commĂ©morative posĂ©e en mĂ©moire des dĂ©portĂ©s de la commune de Besson Allier. DâaprĂšs le rĂ©cit dâAndrĂ© PERRET, fils de Pierre, et petit-fils de Jean-Baptiste Louis. Entre nous et nos AncĂȘtres Quelle a Ă©tĂ© votre rĂ©action Ă cette dĂ©couverte, qui met fin aux rumeurs familiales autour de lâabandon de sa famille par un Ă©poux et pĂšre ? AndrĂ© Un regret que ni son Ă©pouse, ni aucun de ses enfants â dont mon pĂšre â nâaient su la vĂ©ritĂ© avant de mourir. Un regret doublĂ© dâincomprĂ©hension⊠Pourquoi sa famille nâa-t-elle jamais Ă©tĂ© informĂ©e ni de son arrestation ni de son dĂ©cĂšs, et notamment aprĂšs la libĂ©ration du camp ? Pourquoi sa femme, qui travaillait pour le gouvernement de Vichy mais dont on a su aprĂšs sa mort quâelle transmettait des documents Ă Londres, nâa-t-elle jamais Ă©tĂ© informĂ©e ? Entre nous et nos AncĂȘtres Cette dĂ©couverte met-elle fin Ă vos recherches ? AndrĂ© Non. La vie peu banale de ce grand-pĂšre quitte la petite histoire pour la grande ; je voudrais donc maintenant en dĂ©couvrir plus sur son parcours atypique. Et je me pose de nombreuses questions. Il me manque des informations sur son parcours professionnel, et donc la motivation de son expatriation en Belgique. Puis, pendant la guerre, quel a Ă©tĂ© son engagement dans la rĂ©sistance ? Pourquoi le statut de dĂ©portĂ© ne lui est pas attribuĂ© par les autoritĂ©s françaises ? Sur une photo, on semble apercevoir lâOrdre du MĂ©rite Ă son revers, Ă quelle occasion cette distinction lui aurait-elle Ă©tĂ© attribuĂ©e ? Je vais donc continuer Ă arpenter les ministĂšres et fouiller les archives sur les traces de Jean-Baptiste Louis PERRET. Si vous souhaitez rĂ©agir Ă cette histoire, ou contacter AndrĂ©, nâhĂ©sitez pas Ă laisser un commentaire ou nous contacter Ă admin[Ă ] Nous lui transmettrons votre message. Biographie et arbre gĂ©nĂ©alogique de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Enfance auvergnate, Ă©tudes dans le sud et ascension sociale 11/07/1887 Naissance dans la maison familiale aux Rouyaux, dans la commune de Besson, Allier 03. Ses parents sont Jean, et Louise nĂ©e SĂQUE, cultivateurs. 12/05/1908 Ătudes supĂ©rieures, Ă lâĂcole Nationale dâAgriculture de Montpellier. Obtient le diplĂŽme dâIngĂ©nieur agronome en 1908. 1911 Professeur de français en Bourgogne Ă lâĂ©cole dâagriculture La Barotte », ChĂątillon-sur-Seine 21. [source Recensement 1911] Un mariage et deux enfants 12/09/1911 Ăpouse Yvonne Gilberte VIGNOT Ă Cusset 03. 16/06/1912 Naissance dâun premier fils, Pierre, Ă Cusset 03. 1913-1915 Professeur dans le Nivernais, Ă lâĂcole dâagriculture de Corbigny 58. 1914 Vend des assurances pour la SociĂ©tĂ© Française de Capitalisation. 07/01/1914 Naissance de sa fille Jeanne, dite Jeannette, Ă Cusset 03. Dans la Grande Guerre, premiĂšre disparition et deuxiĂšme fils 1914 MobilisĂ© comme Caporal-fourrier au 295Ăšme RĂ©giment dâInfanterie. 04/03/1915 Naissance, en son absence, dâun second fils, Jean, Ă Cusset 03. 09/06/1918 PortĂ© disparu Ă Cuvilly 60 aprĂšs lâoffensive allemande. Il est retrouvĂ© prisonnier en Allemagne oĂč il est passĂ© par les camps de Kassel, Crossen-sur-Oder et Cottbus. 20/12/1918 Il est rapatriĂ©, aprĂšs lâArmistice. Lâexpatriation en Belgique 1936 Part en Belgique, prĂšs de Namur, oĂč il prend la direction de la sociĂ©tĂ© Hydrocar. Marie son fils ainĂ© Pierre Ă Suzanne CAMINELLE, fille du banquier de lâentreprise, et sa fille Jeannette Ă Ădouard, fils du mĂȘme banquier. 1938 Touche la retraite du combattant. Encore une guerre, deuxiĂšme disparition en fait la dĂ©portation 1940 Rapatrie toute la famille Ă Cusset prĂšs de Vichy 03, en Zone Libre. 1940-1944 Appartient peut-ĂȘtre au Mouvement de LibĂ©ration Nationale MLN. 01/1944 Est arrĂȘtĂ©, puis internĂ© Ă CompiĂšgne au camp de Royallieu, sous le matricule 29603. [source BAVCC] 27/04/1944 DĂ©portation vers Auschwitz, dans un convoi qui sera plus tard nommĂ© le train des tatouĂ©s », arrivĂ©e le 30/04/1944. Il est tatouĂ© sur lâavant-bras gauche du numĂ©ro 186203. 14/05/1944 DĂ©part le 12/05 dans un convoi avec 1561 dĂ©portĂ©s, en direction de Buchenwald, oĂč il arrive le 14 au matin. DĂ©sinfection puis tatouage. Jean-Baptiste Louis portera le numĂ©ro 53345. 24/02/1945 Mort Ă lâĂąge de 57 ans de Jean-Baptiste Louis Ă Buchenwald [source Livre mĂ©morial de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation], sans doute fusillĂ© [source Association pour la MĂ©moire de Buchenwald]. Arbre gĂ©nĂ©alogique partiel de Jean-Baptiste Louis PERRET 1887-1945 Cliquez sur lâarbre pour lâagrandir. Quelques liens Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation Amis de la Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation de lâAllier Amicale des DĂ©portĂ©s TatouĂ©s du 27 avril 1944 MĂ©morial de lâinternement et de la dĂ©portation â Camp de Royallieu La citation Celui qui est affectionnĂ© pour quelquâun vĂ©nĂšre aussi les choses que cette personne a laissĂ©es dâelle-mĂȘme aprĂšs sa mort » Saint-Thomas dâAquin Vous serez peut-ĂȘtre aussi intĂ©ressĂ©e par les articles suivants
LepĂšre de Manon est dĂ©cĂ©dĂ© il y a plus de neuf ans. Ă l'occasion de la fĂȘte des PĂšres, elle a voulu lui Ă©crire tout son amour, qui ne s'Ă©vanouit pas, mĂȘme aprĂšs la mort. M. Wilson MĂ©moire de mon grand-pĂšre en 81 objets Spectacle bilingue français/LSF DâaprĂšs une libre adaptation de Thomas Scotto DurĂ©e 55 minutesTout public Ă partir de 7 ansJauge 200 personnes Une rue, un jour de brocante. Chacun vide son grenier. La maison du vieux M. Wilson, au numĂ©ro 6, dĂ©borde⊠Depuis la mort de sa femme, il nâa rien touchĂ© Chagrin et propretĂ© ne font pas bon mĂ©nage ! »Mais M. Wilson a aussi et surtout la mĂ©moire pleine. Trop pleine. Ce jour lĂ , il dĂ©cide donc de vendre ses souvenirs⊠Il sâagit de raconter lâhistoire dâun vieux qui vend ses souvenirs un jour de brocante⊠Il sâagit de dire quâau moment oĂč il vend ses souvenirs, câest la mĂ©moire familiale toute entiĂšre qui sâefface⊠et peut-ĂȘtre bien plus encore. Les histoires des personnes ĂągĂ©es me touchent. MĂȘme si parfois ça tourne pas rond et en rond, ils ont beaucoup Ă transmettre. La mĂ©moire est fragile, prĂ©cieuse. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč les vieux sont cachĂ©s » et nâont plus la parole, Ă une Ă©poque oĂč lâoubli se gĂ©nĂ©ralise, jâai envie de parler de cette transmission intergĂ©nĂ©rationnelle car elle nous construit. Connaitre notre histoire familiale nous permet de grandir fort de notre passé⊠ou au contraire de couper nos racines pour aller semer ailleurs et grandir autrement. Avec ou contre, grĂące ou malgrĂ© quoiquâil en soit, nous nous construisons en fonction de cette petite histoire » qui est la notre. Note dâintention Mathilde Henry â Metteuse en scĂšne. Les gestes sont gais, la musique nous entraine, le public sâinstalle, la lumiĂšre sâĂ©teint et puis⊠La poĂ©sie. PoĂ©sie des gestes, des couleurs, des mots, des signes, des objets câest avec tout cela que nous crĂ©ons des mondes pour raconter cette histoire au public⊠Il y aura du faux, il y aura du vrai ! Mon grand-pĂšre ne mâa jamais racontĂ© dâhistoire⊠LâĂ©quipe de Adaptation Mathilde HENRY Co-mise en sceÌne Mathilde HENRY et Fabio-Ezechiele SFORZINI Avec Mathilde HENRY, Emilie RIGAUD et Gilles STROCH Musique et canon de signes Gilles STROCHCrĂ©ation musicale Gilles STROCHAdaptation, traduction et creÌation LSF Emilie RIGAUD, Mathilde HENRY, Gilles STROCH, Fabio-Ezechiele SFORZINI, Sophie SCHEIDTCrĂ©ation lumiĂšre Enzo GIORDANAConstruction marionnettes Mathilde HENRY accompagneÌe par Jo SMITHScĂ©nographie Mathilde HENRYAffiche, photos et visuels Sofie SFORZINIDiffusion Justine SWYGEDAUW MARTINEZ Entrevue avec l'auteur Lire la vidĂ©o Lire la vidĂ©o Achetezle design « Ă la mĂ©moire de mon pĂšre vĂ©tĂ©rinaire de la guerre du Vietnam, cadeau pour pĂšre et grand-pĂšre » par soufianABH sur le produit suivant : Poster Vendez vos Ćuvres Connectez-vous Inscrivez-vousEntre transmission et aliĂ©nation, les descendants des victimes de lâHolocauste tentent dâallĂ©ger le prĂ©sent dâun lourd passĂ©. Cette marche en mĂ©moire de Mireille Knoll a Ă©tĂ© dure. Jâai regardĂ© le ciel en pensant aussi Ă lui⊠» A Paris, en ce jour de marche blanche en hommage Ă lâoctogĂ©naire assassinĂ©e Ă Paris parce que juive, Florence avait en tĂȘte et Ă©pinglĂ© au coeur le souvenir dâun autre juif, Salomon, son grand-pĂšre. Quelques jours auparavant, au MĂ©morial de la Shoah, elle murmurait en passant devant le Mur des noms des dĂ©portĂ©s oĂč est inscrit celui de son aĂŻeul Le travail de mĂ©moire que jâentreprends ici autour de son histoire, câest pour que lâon nâoublie jamais cette tragĂ©die. » Ă peine une semaine plus tard, le terrible fait divers est venu raviver les mĂ©moires familiales portant encore, soixante-dix-sept ans aprĂšs la Shoah, le poids de la barbarie des bourreaux nazis. Pour Florence, le chemin entre la grande Histoire et la sienne est un sentier rĂ©cent. Jâai dĂ©couvert tard que mon grand-pĂšre, qui mâa en partie Ă©levĂ©e, Ă©tait un survivant de lâHolocauste. » Sur dĂ©nonciation, le commerçant a Ă©tĂ© victime de la rafle de la rue Keller, dans le 11e arrondissement de Paris, en aoĂ»t 1941. InternĂ© Ă Drancy, il a ensuite Ă©tĂ© dĂ©portĂ© Ă Auschwitz en 1942 jusquâĂ sa libĂ©ration en 1945. Il ne mâa jamais racontĂ©. Ses chiffres tatouĂ©s sur lâavant-bras, il me disait que câĂ©tait pour ne pas oublier son numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone », sâĂ©meut-elle, en se souvenant de ce grand-pĂšre si plein de vie », qui la faisait tellement rire. Lui et ma grand-mĂšre me protĂ©geaient du rĂ©cit de lâhorreur. » Mais, un jour, lâadolescente zappe Ă la tĂ©lĂ© sur Shoah, le film de Claude Lanzmann, le documentaire de rĂ©fĂ©rence sur lâextermination des Juifs. La brutalitĂ© du passĂ© se fracasse sur son prĂ©sent de petite-fille. En voyant les tatouages des tĂ©moins, jâai compris⊠Papy Ă©tait mort deux ans avant. Impossible dâen parler Ă mamie. Jâai gardĂ© le silence, le tabou⊠» Elle attendra ses 25 ans pour faire revenir les mots, dĂ©livrer la parole, entrouvrir la boĂźte Ă secrets familiale. Un geste lây aide Ma grand-mĂšre, avant de mourir, mâa remis dans un sac plastique des dizaines de lettres. Celles Ă©crites par mon grand-pĂšre pendant sa captivitĂ© Ă Drancy. Elle mâa glissĂ© Fais-en quelque chose. » Un hĂ©ritage en partage, lâhistoire personnelle Ă renouer avec le rĂ©cit collectif, un travail titanesque. Fouiller les archives, dĂ©vorer essais et romans, Ă©plucher rapports et actes administratifs, arpenter les allĂ©es et couloirs des lieux de mĂ©moire. DĂ©couvrir mĂȘme que sur la database des victimes de Yad Vashem Ă JĂ©rusalem, Salomon avait Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© mort Ă Auschwitz⊠Jâai gardĂ© le silence, le tabou⊠» Je me suis plongĂ©e dans la Shoah jusquâĂ , parfois, en perdre pied. Câest le lot de beaucoup de descendants. Nous voulons tant comprendre comment une telle folie a dĂ©truit nos familles et nous hante encore. Le traumatisme infuse les gĂ©nĂ©rations et nous place devant la vertigineuse question de la transmission⊠Comment la porter ? JusquâoĂč ? » Son combat est dâabord administratif, pour faire reconnaĂźtre que son grand-pĂšre est un survivant. Ensuite, de tenter de savoir ce quâil sâest passĂ© pendant ces annĂ©es terrifiantes dans les camps. A-t-il Ă©tĂ© sonderkommando, effroyable rĂŽle attribuĂ© Ă certains prisonniers contraints de participer Ă lâextermination finale ? Encore beaucoup de questions, peu de rĂ©ponses. Si jâai pu aller Ă Drancy, je me sens encore incapable de me rendre Ă Auschwitz. » Et puis, au fil de cette dizaine dâannĂ©es de quĂȘte mĂ©morielle, Florence a fini par sentir un souffle de vie plus puissant que le vent de la mort Ces lettres de papy sont pleines dâamour, dâespoir, de force. CâĂ©tait du cĂŽtĂ© des vivants que je voulais entretenir la mĂ©moire. » Câest alors au MĂ©morial de la Shoah, au coeur du Marais, quâelle choisit de raconter Salomon. Le musĂ©e, ouvert en 2005, est un lieu de mĂ©moire, dâexposition, de recherche et de documentation aussi incontournable que Yad Vashem, le musĂ©e de lâHolocauste Ă Washington et le JĂŒdisches Museum de Berlin. En 2017, le site de la rue LâAsnier a connu un record dâaffluence en accueillant 228 900 visiteurs. Lâune de nos missions, dĂ©taille Lior Lalieu-Smadja, responsable de la photothĂšque, est le recueil de documents, objets et photos de particuliers comme ceux de Florence. Soit ici, soit lors de nos collectes annuelles en rĂ©gions 1. La prĂ©servation de ces piĂšces est indispensable Ă la transmission et Ă la prĂ©vention des crimes contre lâhumanitĂ©. Câest aussi dire aux descendants combien leur histoire familiale garde une grande valeur dans lâHistoire. » Florence a franchi le pas en prĂȘtant au MĂ©morial quelques documents pour numĂ©risation. Jâai proposĂ© ce qui pouvait faire sens en prĂ©servant toute leur intimitĂ©. Ce fut Ă©trange de dĂ©poser lĂ un peu de papy. Je pense lâhonorer en lui donnant une place dans ce lieu si⊠» LâĂ©motion Ă©trangle la phrase. Comme le crayon qui hĂ©site encore Ă encrer les souvenirs. Le futur projet de Florence sera sans doute au bout de la plume. Elle sây essaie dĂ©jĂ lors dâateliers dâĂ©criture au MĂ©morial. Ăcrire, je ne sais pas comment, pour qui, mais ce sera pour ne plus laisser une page blanche sur lâoubli. » ValĂ©rie PARLAN. Source ouest-france
Cellede transmettre une mĂ©moire, de la faire vivre. Faire en sorte que les Harkis ne tombent pas dans l'oubli. Et que, dans 100 ans, on parle encore des Harkis. C'est quand mĂȘme ça le dĂ©fi
DĂ©tailsParfait pour personnaliser votre ordinateur portable, vos cahiers, vos fenĂȘtres, en vinyle demi-dĂ©coupĂ© kiss-cut, facile Ă rĂ©sistant, y compris Ă l' bordure blanche de 3,2 mm entoure chaque des stickers peut varier selon le type de sticker la mĂ©moire de mon pĂšre vĂ©tĂ©rinaire de la guerre du Vietnam, cadeau pour pĂšre et grand-pĂšre 2,95 $US2,21 $US dĂšs 4 achetĂ©es1,48 $US dĂšs 10 achetĂ©esLivraisonExpress 26 aoĂ»tStandard 26 aoĂ»tLes retours sont faciles et gratuitsL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos savoir plusĆuvres similairesDĂ©couvrez des Ćuvres similaires, créées par plus de 750 000 artistes pour tous les produitsTraduit par ImprimĂ© rien que pour vousVotre commande est imprimĂ©e Ă la demande, puis livrĂ©e chez vous, oĂč que vous savoir plusPaiement sĂ©curisĂ©Carte bancaire, PayPal, Sofort vous choisissez votre mode de savoir plusRetour gratuitL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos savoir plusService dĂ©diĂ©Une question ? Contactez-nous ! Nous sommes joignables du lundi au vendredi, de 8 h Ă 19 votre questionImprimĂ© rien que pour vousVotre commande est imprimĂ©e Ă la demande, puis livrĂ©e chez vous, oĂč que vous sĂ©curisĂ©Carte bancaire, PayPal, Sofort vous choisissez votre mode de gratuitL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos dĂ©diĂ©Une question ? Contactez-nous ! Nous sommes joignables du lundi au vendredi, de 8 h Ă 19 3! Contenu inappropriĂ© /Violation de droits d'auteurSpectaclebilingue français/LSF "Monsieur WILSON , mĂ©moire de mon grand-pĂšre en 81 objets" par la compagnie La BobĂȘche. Spectacle familial, tout public, Ă partir de 7 ans. EntrĂ©e libre. Sur inscription Ă la mĂ©diathĂšque.AndrĂ©, mon grand-pĂšre, le pĂšre de ma mĂšre. Un jour pas si lointain, ma mĂšre sâest penchĂ©e pour la premiĂšre fois de sa vie par Ă©crit sur ses souvenirs dâenfance avec son pĂšre. Cela a donnĂ© un long texte touchant et dĂ©taillĂ© sur leur vie ouvriĂšre dans le Rueil-Malmaison des annĂ©es 50/60. CâĂ©tait important pour elle de se souvenir car AndrĂ© est dĂ©cĂ©dĂ© Ă lâĂąge de 33 ans. Elle en avait 11. Elle mâa confiĂ© ce texte avec une boĂźte de photos dâarchives, et je me suis lancĂ©e dans la mise en page dâun petit recueil de 20 pages avec lâaide de ma prĂ©cieuse amie Marion Kueny et sous lâĆil attentif et discret de mon frĂšre. Jây ai ajoutĂ© quelques illustrations et un petit texte moi aussi. Aujourdâhui le souvenir dâAndrĂ© Ă travers les yeux de sa fille repose aussi sur ce joli papier mat et grĂące Ă elle, nous pouvons lui redonner vie quand nous en avons envie. Il paraĂźt dâailleurs que jâai son regard et cela me rend heureuse et fiĂšre. Ă la mĂ©moire dâAndrĂ© Brisset, mon grand-pĂšre. Jevoulais partager avec vous ce petit texte ci-bas pour rendre hommage Ă mon grand-papa pour le 23iĂšme (triste) anniversaire de son dĂ©cĂšs. Je mâattriste Ă la seule pensĂ©e que plus jamais je nâaurai le privilĂšge de tâĂ©couter me raconter tes expĂ©riences vĂ©cues.
Homme du futur », lâarriĂšre-grand-pĂšre de David B. Ricard aurait peut-ĂȘtre apprĂ©ciĂ© notre Ă©poque obsĂ©dĂ©e par la collecte dâimages et lâimmortalisation visuelle de nos moindres gestes. Comme plusieurs de ses contemporains, il capturait avec une camĂ©ra 8 mm les scĂšnes de sa vie familiale. Ă la mort de lâaĂŻeul, cet abondant matĂ©riel, tournĂ© entre 1956 et 1976, a Ă©tĂ© lĂ©guĂ© Ă Ricard, alors ado de 16 ans aspirant Ă devenir cinĂ©aste. Aujourdâhui documentariste et frĂ©quent collaborateur scĂ©nique de Florent Siaud, celui-ci sâen est inspirĂ© pour Le Kodak de mon arriĂšre-grand-pĂšre, dramatisĂ© et mis en scĂšne par Valery Drapeau. Une crĂ©ation assez originale sur la filiation, la mĂ©moire et le temps, qui combine cinĂ©ma, théùtre documentaire et performance musicale. Entre narration autobiographique et explications techniques sur le fonctionnement de ces machines obsolĂštes quâil rĂ©ussit avec soulagement Ă utiliser sur scĂšne, David B. Ricard commente des images, enregistrant le plus souvent des existences ordinaires NoĂ«ls, soupers de famille, vacances⊠Et il interroge parfois les coutumes qui nous semblent dĂ©sormais Ă©tranges oĂč sâest perdue cette tradition de sâembrasser sur la bouche, au sein dâune famille ? Pourquoi se donnait-on en cadeaux des liasses de dollars ? Quant Ă la dĂ©couverte surprise dâun film rĂ©vĂ©lant un premier mariage de son pĂšre, elle mĂšnera Ă une discussion qui sera lâun des moments forts du rĂ©cit. Le spectacle dessine en effet le parcours dâun artiste qui, jeune, avait soif de relations affectives plus profondes, et Ă©tait plutĂŽt dĂ©solĂ© par la nature matĂ©rialiste de ces archives filmiques, mais qui paraĂźt comprendre aujourdâhui comment il se relie Ă cette famille. Et saisir lâimportance des objets, ces ancrages et tĂ©moins de nos vies, qui nous lient au passĂ©. Entre le passĂ© et le prĂ©sent Dans la salle intime du théùtre Prospero comme on lâa rarement vue, transformĂ©e en studio par la scĂ©nographe Justine Bernier-Blanchette, les trois murs crĂ©ent un environnement enveloppant pour la musique atmosphĂ©rique du guitariste Roger Cournoyer et du percussionniste Andrew Beaudoin. Dont quelques scĂšnes prenantes oĂč musique et images en boucle se rĂ©pondent, comme crĂ©ant un pont entre prĂ©sent et passĂ©, entre actions en direct et images figĂ©es dans le temps. La crĂ©ation comporte dâailleurs une part dâimprovisation, dâoĂč le cĂŽtĂ© spontanĂ© et donc parfois un peu brouillon du texte, oĂč la rĂ©flexion ne va pas toujours trĂšs loin. DâoĂč aussi certaines longueurs ainsi, quelques tentatives maladroites pour engager directement le public nous semblent inutiles. Mais sâil nây a gĂ©nĂ©ralement rien de spectaculaire dans ces images dâinconnus engagĂ©s dans des activitĂ©s banales, câest leur nature Ă la fois familiĂšre et Ă©trange qui fait leur universalitĂ©, et donc leur intĂ©rĂȘt. Elles tĂ©moignent dâun passĂ© commun, celui de la classe moyenne quĂ©bĂ©coise, et le rĂ©cit individuel devient ainsi une histoire collective. Est-ce que, se demande David B. Ricard, nos selfies deviendront aussi un matĂ©riau intĂ©ressant dans 20 ans ? Ă voir en vidĂ©o
Le8 Mai, jour de la commĂ©moration de la fin de la guerre 39-45, la commune a aussi honorĂ© ses hĂ©ros. Pour cette occasion et pour mettre Ă lâhonneur son arriĂšre-grand-pĂšre Georges Martina
Jeudi, le gĂ©nĂ©ral Franco a Ă©tĂ© exhumĂ© de son tombeau de la Valle de los CaĂdos sur dĂ©cision du gouvernement socialiste espagnol. Louis de Bourbon, aĂźnĂ© des CapĂ©tiens et de la maison de Bourbon, mais aussi arriĂšre-petit-fils du Caudillo par sa mĂšre, Carmen MartĂnez-BordiĂș y Franco, portait le cercueil de son arriĂšre-grand-pĂšre. Il dĂ©clare Ă Boulevard Voltaire. Monseigneur, comment jugez-vous lâinitiative politique du gouvernement espagnol concernant lâexhumation du gĂ©nĂ©ral Franco ? Inqualifiable. Comment sâexprimer autrement quand un gouvernement sâattaque Ă un mort ? Le respect des morts est le de toutes les civilisations depuis toujours et nous aimerions pour longtemps encore. Câest sans doute une manĆuvre Ă©lectoraliste, mais celles de ce type portent rarement les effets escomptĂ©s. Les Espagnols savent ce quâils doivent au gĂ©nĂ©ralissime qui a permis le retour Ă la paix civile et lâessor Ă©conomique du pays. Quâavez-vous ressenti en portant le cercueil de votre arriĂšre-grand-pĂšre ? Un intense moment dâĂ©motion. Pour moi qui ne lâai pas connu, jâavais lâimpression dâĂȘtre trĂšs proche de lui, ce que je nâavais jamais pu ĂȘtre jusquâalors de cette façon. Tous ceux qui mâaccompagnaient, toutes les gĂ©nĂ©rations confondues, Ă©taient sans doute dans le mĂȘme esprit. Lâopinion sâest largement Ă©tonnĂ©e du silence apparent de la famille royale rĂ©gnante. Quel est votre sentiment ? Je ne ferai aucun commentaire. La monarchie a Ă©tĂ© rĂ©instituĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Franco. Câest cela que lâHistoire retiendra. Dans certains milieux français, on considĂšre que votre engagement en faveur du Caudillo vous Ă©loigne du trĂŽne de France. Que rĂ©pondriez-vous ? Cette approche est celle de ceux qui ne me connaissent pas. La Providence mâa placĂ© Ă la convergence dâune double ascendance ma lignĂ©e paternelle, qui me lie profondĂ©ment Ă la France, le pays de mes ancĂȘtres, oĂč jâai des devoirs dynastiques, celui de dĂ©fendre lâhĂ©ritage de la royautĂ© lĂ©gitime, et me tenir Ă la disposition de la France. Les devoirs de lâaĂźnĂ© des Bourbons ne peuvent ĂȘtre abdiquĂ©s. En mĂȘme temps, je me dois dâassumer les devoirs de ma lignĂ©e maternelle. Ce devoir nâest pas de mĂȘme nature que celui qui me lie Ă la France. Mais je me dois dâĂȘtre fidĂšle Ă la mĂ©moire si injustement attaquĂ©e de mon arriĂšre-grand-pĂšre. Il fut un grand soldat et un grand homme dâĂtat, animĂ© avant tout par sa foi chrĂ©tienne profonde et son amour de lâEspagne. Il est Ă lâorigine de lâEspagne pacifiĂ©e, prospĂšre et reconnue parmi les grandes puissances mondiales. DĂ©fendre sa mĂ©moire, câest une part intĂ©grante de lâidĂ©e que je me fais de lâhonneur et de la fidĂ©litĂ©.
Mongrand-pĂšre Ă©tait un tirailleur sĂ©nĂ©galais. Il sâappelait Abdoul Banna Mbaye. Il a fait la premiĂšre guerre mondiale. Il en est revenu avec une dĂ©coration. Comme de nombreux autres, parfois volontaires, souvent enrĂŽlĂ©s de force, mon grand-pĂšre sâest battu pour une cause quâil pensait en rapport avec celle de son terroir. Il sâest battu contre []
La Distillerie des Moisans se fait de plus en plus remarquĂ©e sur la place de Cognac. Elle cĂ©lĂšbre le week-end du 18 juin ses 60 ans. Câest une belle occasion de donner la parole Ă sa prĂ©sidente, VĂ©ronique Legaret. Quels sont les grands moments de ces 60 ans dâexistence ? Le fondateur Roland Bru, mon pĂšre. Originaire de Charente, câĂ©tait un entrepreneur, un homme dâaffaires rĂ©putĂ©, ce que lâon appelle un bĂątisseur. Exploitant forestier en Afrique, il vivait la moitiĂ© de lâannĂ©e entre terre et brousse. Il rĂȘvait de rentrer pour avoir un pied dans sa Charente natale. En 1962, il achĂšte un domaine Ă Sireuil, créé la Distillerie des Moisans et achĂšte ses premiĂšres vignes. En 1970, le vignoble sâagrandit peu Ă peu jusquâĂ 30 hectares dans le cru Fins Bois. Des annĂ©es plus tard, 2004 est la date de lâachat de la marque Deau. En 2011, je reprends les rĂȘnes de lâentreprise et lance la collection Deau Cognac. Six ans plus tard, Olivier Petit rejoint lâĂ©quipe en devenant le directeur-gĂ©nĂ©ral. 2019 acte lâinauguration de notre grande maison de maĂźtre pour une ouverture au public. En 2020, le vignoble sâĂ©tend encore dâune trentaine dâhectares dans les crus Petite Champagne et Fins Bois. Et 2022⊠La Distillerie des Moisans est une marque ombrelle qui recouvre plusieurs mĂ©tiers et marques, quâen est-il ? Oui, en crĂ©ant la distillerie et en achetant des vignes, Roland Bru remettait ainsi ses pas dans ceux de son beau-pĂšre, Georges Guimard, issu dâune grande famille aristocratique dâAngoulĂȘme. Lui-mĂȘme avait couru le monde aprĂšs la guerre de 14, digne reprĂ©sentant de grandes maisons de cognac. Mon pĂšre dĂ©veloppe la distillerie, le vignoble, les chais et des marques. La maison mĂšre est la Distillerie des Moisans et nous avons trois marques. La diffĂ©rence de nos cognacs Deau Cognac, Cognac Roland Bru et Cognac Moisans rĂ©side dans lâidentitĂ© de chacun. Je rĂ©sumerais Deau par lâĂ©lĂ©gance et le raffinement, câest la marque premium de notre Maison, une collection unique. Elle honore la mĂ©moire de Louis Deau, nĂ© en 1665 dans la rĂ©gion de Cognac. Chez Maison Deau, nous croyons Ă la crĂ©ativitĂ© et Ă la modernitĂ© de lâartisanat, et nous dĂ©fendons la prĂ©servation de notre savoir-faire de vigneron distillateur assembleur en un lieu unique, sans aucune automatisation. Ceci nous permet dâĂ©laborer des cognacs de haute couture, fruits de la patience, du soin extrĂȘme et de la beautĂ© du geste qui prĂ©valent de la vigne Ă la bouteille. LogĂ©s dans une carafe au design rĂ©solument contemporain, crĂ©ation exclusive, nos cognacs sont Ă©laborĂ©s Ă partir dâeaux-de-vie provenant des crus les plus prestigieux. Ces grands cognacs soulignent lâexcellence, le savoir-faire et la crĂ©ativitĂ© ainsi que les modes de consommation quâelles suggĂšrent. Pour Cognac Roland Bru, je parlerais de subtilement puissants et gĂ©nĂ©reux. La crĂ©ation des cognacs qui portent le nom du fondateur est Ă lâinstar de la saga dâune vie intense, dâun homme dâexception Ă©pris de valeurs Ă©ternelles. Les cognacs sont Ă son image, fougueux, gĂ©nĂ©reux, puissants et forts dâune subtilitĂ© que seule la sagesse dâun homme de goĂ»t pouvait leur donner. Cognac Moisans enfin, câest lâamour du terroir et lâexcellence du savoir-faire. Notre maĂźtre de chais, Christophe Gauville, joue sur la mĂ©thode de distillation, les modes dâĂ©levage, lâassemblage de plusieurs eaux-de-vie dont une grande partie est issue du domaine. Il parvient Ă une composition harmonieuse qui deviendra lâidentitĂ©, la signature et le fleuron de notre marque, un produit de tradition et de qualitĂ©. Vous avez Ă©galement dâautre spiritueux⊠ParallĂšlement nous avons créé, afin de rĂ©pondre aux besoins du marchĂ©, une gamme de spiritueux The Mixologist », les gins Ginetic, les Rhums Canoubier, lâabsinthe La Pipette Verte, et Urbân de Luxe Cognac. Nous possĂ©dons Ă©galement une gamme dâarmagnacs millĂ©simĂ©s, plusieurs marques de whisky et un sparkling de vin de Loire. LâĂ©laboration du cognac, distillation et vieillissement, est basĂ© sur le domaine et nos alambics charentais ne distillent que du cognac. Nos autres spiritueux tels que le Gin et lâabsinthe sont distillĂ©s en alambic Ă colonne » sur des sites autres, notre volontĂ© est de mettre notre savoir-faire de distillateur et dâassembleur au profit dâune sĂ©lection de divers spiritueux et nous travaillons ces diffĂ©rents alcools avec le mĂȘme niveau dâexigence que pour nos cognacs. Les rhums sont vieillis dans les pays dâorigine Guadeloupe, Trinidad et Tobago, les CaraĂŻbesâŠ. Et pour les rhums bruns ils terminent par un finish en fĂ»ts roux de cognac dans les chais sur le domaine afin de gagner une note aromatique unique. Quelles sont les nouveautĂ©s pour cet anniversaire ? Le but est de cette soirĂ©e est dâhonorer la mĂ©moire mon pĂšre Roland Bru et dâoffrir Ă nos partenaires et amis une soirĂ©e conviviale et amicale. Ce sera lâoccasion de dĂ©couvrir toutes les Ă©volutions du patrimoine de notre maison et notamment la transformation dâun de nos grands chais en salle de rĂ©ception.Achetezle design « Ă la mĂ©moire de mon pĂšre vĂ©tĂ©rinaire de la guerre du Vietnam, cadeau pour pĂšre et grand-pĂšre » par soufianABH sur le produit suivant : Sticker Vendez vos Ćuvres Connectez-vous Inscrivez-vous
RĂ©digĂ© par Alan Ă 11h le 11 novembre 2017 A la mĂ©moire d'Allen Latter, mon arriĂšre-grand-pĂšre, mort pour la libertĂ© en France il y a 100 ans le 5 avril 1917 pendant la PremiĂšre Guerre mondiale. Allen Latter est nĂ© en 1880 Ă Croydon dans le Surrey et il a deux enfants et il a Ă©tĂ© pĂątissiĂšre. En 1916 il a Ă©tĂ© neccesaire de mobiliser des 'hommes plus ĂągĂ©s donc il a Ă©tĂ© envoyĂ© au Front ĂągĂ© de 36 avec le 12e Bataillon de l'East Surrey Regiment. Jusque avant le debut de la bataille d'Arras le 5 avril 1917 il a Ă©tĂ© de patrouille le long des tranchĂ©es avec trois camrades quand tout les quatre ont Ă©tĂ© fusillĂ©s par les Allemands. Ils ont enterrĂ© Ă la cimetiĂšre militaire Dickebusch en Belgique oĂč le Commonwealth War Graves Commission entretient les pierre tombales. Pierre tombale d'Allen Latter de l'East Surrey Regiment CimetiĂšre Militaire de Dickebusch, 5 km au sud-ouest d'Ypres Photo prise par mon cousin amĂ©ricain lors de sa visite en Europe cette annĂ©e
Nousl'avons fait pour le public, car l'intĂ©rĂȘt est de perpĂ©tuer la mĂ©moire de mon grand-pĂšre. Lors de la fermeture du premier musĂ©e, AccĂ©der au contenu principal Je trouve que les Français nâentretiennent pas assez leurs mĂ©moires familiales. Aussi, dans le contexte des diffĂ©rentes commĂ©morations de la guerre de 1914-1918, jâai dĂ©cidĂ© de mâintĂ©resser plus Ă mes arriĂšre grands-pĂšres qui ont combattu pour la France. VoilĂ ce que jâai trouvĂ© concernant un arriĂšre grand-pĂšre maternel Ămile THABOT. PhĂ©nomĂšne intĂ©ressant qui sert entre autre Ă employer les journalistes, la gĂ©nĂ©alogie mĂ©morielle est Ă la mode, ainsi que le prouvait rĂ©cemment le tĂ©moignage de politiques, comme le ministre de la DĂ©fense Jean-Yves LE DRIAN, dĂ©couvrant certains membres de leur famille par le prisme de la guerre et de lâHistoire des combattants. Ă mon tour. Un Français de son temps NĂ© le 19 fĂ©vrier 1896 Ă Marseille dâune famille ayant manifestement choisi de sâinstaller en ville avec lâindustrialisation. Fils unique de la famille CertifiĂ© Ă la fin de lâĂ©cole primaire donc sachant lire, Ă©crire et compter Horticulteur de profession DĂ©cĂ©dĂ© Ă Marseille en 1990 Ă 94 ans quelques jours avant ses 95 ans Un soldat au service de la France Dont une des filles demandera pour lui la LĂ©gion dâhonneur car il ne voulait pas de lui-mĂȘme la recevoir dâun gouvernement socialiste ; deux fois citĂ© et deux fois blessĂ©. Un combattant du 29e bataillon de chasseurs Alpins Un mĂ©daillĂ© militaire MutilĂ© de guerre aprĂšs avoir reçu une balle qui sâest logĂ©e entre la premiĂšre et la deuxiĂšme vertĂšbre. Il la gardera toute sa vie car aucun mĂ©decin sĂ©rieux nâa voulu lui enlever. Sa mĂ©daille militaire Admis dans lâordre de la LĂ©gion dâhonneur par un camarade de promotion de mon grand-pĂšre Ă lâĂ©cole des Arts-et-MĂ©tiers Le texte de son discours de rĂ©ception dans lâordre. Nous y apprenons ses combats sur la Somme, en Alsace et en Italie. FĂ©licitĂ© par le ministre de la DĂ©fense FĂ©licitĂ© par le PrĂ©fet des Bouches-du-RhĂŽne En attendant dâen apprendre aussi sur mes autres arriĂšre grands-pĂšres, je regrette sincĂšrement de ne pas avoir pu mieux connaĂźtre ces hommes dont la seule image que jâai se rĂ©sume Ă des photos et Ă des tĂ©moignages, parfois Ă des hĂ©ritages plus Ă©tonnants comme la barbe rousse que je tire a priori de cet arriĂšre grand-pĂšre Ămile. Mais cette quĂȘte identitaire est importante. ï»żUnpetit garçon nous raconte la vie de son arriĂšre-grand-pĂšre en parcourant son jardin paysager. Car si la mĂ©moire fait dĂ©faut Ă son aĂŻeul tant aimĂ©, les buis qu'il taille admirablement â ce jardinier est un vĂ©ritable artiste ! â la ressuscitent magnifiquement. Oui, toutes les sculptures vĂ©gĂ©tales extraordinaires rĂ©alisĂ©es par ce vieillard extravagant reprĂ©sentent sa vie Ă⏠dĂ©couvrir ce 11 juin dans ĂąâŹĆ13h15, le samediĂąâŹÂ sur France 2 Ă La mĂ©moire de mon pĂšre Ă», un document signĂ© Vincent Nguyen, Jean-Charles Guichard et Mathieu lĂąâŹâąheure oĂÂč la question de la fin de vie et de la dĂ©pendance des personnes ĂÂągĂ©es dĂ©fraie la chronique, voici lĂąâŹâąhistoire de Patricia Herrscher. Elle a dĂ©cidĂ© de quitter Paris, son mĂ©tier dĂąâŹâąarchitecte dĂąâŹâąintĂ©rieur, son logementĂąâŹÂŠ pour sĂąâŹâąoccuper, dans un petit village du Perche, de son pĂšre atteint de la maladie dĂąâŹâą lĂąâŹâąa fait sortir de la maison de retraite et ils vivent dĂ©sormais sous le mĂÂȘme toit. AprĂšs avoir bataillĂ© pour ramener son esprit dans le monde de la logique, elle a finalement pris le parti dĂąâŹâąentrer dans le sien, celui de la fantaisie, de la poĂ©sieĂąâŹÂŠ Un voyage au pays de lĂąâŹâąamour entre une fille et son ne prĂ©parait Patricia Ă devenir "aidante", un travail Ă plein temps pour lequel il nĂąâŹâąexiste pas vraiment de formation. Et elle a appris Ă dĂ©couvrir comment lĂąâŹâąaider au mieux. Dans ce document du magazine ĂąâŹĆ13h15, le samediĂąâŹÂ, elle dĂ©voile son maladie concerne 3 millions de Français, malades et proches, et Patricia a compris quĂąâŹâąil est inutile et douloureux de lutter contre. LĂąâŹâąaccepter et vivre avec, jouer avec mĂÂȘme, permet paradoxalement dĂąâŹâąen retarder les effets. Elle partage son expĂ©rience car elle veut "aider les aidants", souvent dĂ©munis dans une telle document a reçu le Grand Prix du Festival international du grand reportage dĂąâŹâąactualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ© 2022 FIGRA - SĂ©lection officielle des moins de 40 minutes - jIO9Ir.